La faible pluviométrie et la baisse d’eau dans les barrages se font, à chaque fois, sentir sur l’activité des agriculteurs confrontés à la problé- matique de l’eau d’irrigation qui n’est pas toujours disponible. En cas d’épisode de sécheresse prolongé, le ministère de l’Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydrauliques accorde la priorité à l’alimentation en eau potable de la population et réduit ou supprime les quotas d’eau de barrage destinés aux agriculteurs. Cette mesure restrictive donne le plus souvent lieu à des dépassements face à l’absence d’alternatives pour les agriculteurs. Alors que la loi l’interdit, ces derniers ont recours soit à la surexploitation des nappes souterraines soit aux eaux usées traitées qui proviennent de la station d’épuration la plus proche pour irriguer leurs exploitations agricoles. C’est ce qui est arrivé récemment dans la région d’Utique (gouvernorat de Bizerte) où des agriculteurs n’ont pas respecté les mesures de restriction imposées par le ministère et ont utilisé les eaux usées traitées provenant de la station d’épuration de Ouasja pour irriguer leurs cultures maraîchères. Les autorités sont intervenues pour leur confisquer leurs pompes et détruire six kilomètres de canalisations qui alimentent en eau leurs périmètres irrigués. « Il est impératif de faire respecter la loi, relève Raoudha Gafrej, experte en eau et adaptation climatique. Sinon une crise sanitaire risque de survenir. Il faut renforcer le contrôle et le suivi de l’eau utilisée pour les périmètres irrigués et détruire les cultures qui ont été irriguées avec les eaux usées ».